2 OCTOBRE 2021 - COURTIL/BOVIGNY
Refusant les maïs depuis des années, c'était la première sortie pour les chiens. Par défaut, CAPI qui va partir en Suède restait au chenil à Tavigny, et je ne prenais que quelques chiens à la fois pour vérifier leur niveau de l’année. Pour cette première sortie, j’ai pris LOIZA, LEXIE, PUMBA, JULIA et LAYONNE.
Pour être clair, LAYONNE était prise pour sortir et s’amuser. Elle a chassé comme un Setter Gordon chasse le grand gibier. En clair, personne ne comptait sur elle, mais elle s’est amusé et a fait des kilomètres et des kilomètres.
D’abord, comme on pouvait s’y attendre, les chevreuils sont bien présents, mais avec moins de jeunes que les autres années. Le climat de cet été y fait pour beaucoup, et il est probable que le nombre de faons a été inférieur à la moyenne. Cela s’est vu tant le Samedi que le Dimanche.
Maintenant, qu’en était-il des Griffons Fauves ?
LOIZA
A 9.5 ans, son coup de vieux est clair et net. Pas de souci pour le lancer, elle est toujours aussi bonne et intelligente. Par contre, sa vitesse a diminué à un point tel qu’elle maintient la tête, sur ses deux lancées en tout cas, pour environ 100 mètres. Elle est vite dépassée par LEXIE, sa sœur, dont je parlerai ensuite. LOIZA est toujours aussi bonne, mais est vite fatiguée. Paradoxalement, sa vieillesse la rend bien plus malléable, et je réfléchis à la prendre régulièrement pour ½ journée afin de lui permettre de s’amuser mais sans trop la fatiguer. Une chienne qui a chassé durant des années, et à qui on retire ce plaisir, est comme un cycliste à qui on enlève le vélo, ou un amateur de vins à qui on interdit toute boisson. J’ai la possibilité de leur faire plaisir jusqu’au bout, et je n’aurai pas la cruauté de l’arrêter. Je crois que les Dimanches après-midi seront sans doute le meilleur moment pour la sortir, car 1h30 de chasse.
Ce Samedi, elle a donc lancé le premier chevreuil, dans une partie qu’on appelle « le champ des scouts ». Elle l’a rapproché durant 40 mètres, pas plus, l’a lancer et mené avec ardeur, accompagnée de LEXIE et PUMBA qui ont vite pris la tête devant ma vieille mémère.
L’après-midi, elle est partie sur un chevreuil en début de chasse avec LEXIE et PUMBA (pas de lancer, car le chevreuil s’est levé 30 mètres devant elles). J’ai eu un petit stress, en voyant revenir LEXIE et PUMBA après le tir. Mais pas de LOIZA. Je ne l’ai récupéré que une heure plus tard, en arrivant aux jeeps. Je pensais que ne revenant pas, pour la première fois dans ma mémoire, elle était peut-être morte en chassant. Un décès magnifique penseront beaucoup, dont moi. Mais malgré tout, une journée triste. Finalement, elle suivait les personnes qui se trouvaient dans ce coin, à savoir de jeunes cousins à notre hôte, qui suivait la chasse pour observer.
Sans en être sûr, je pense qu’elle a perdu une partie de son flair et de son oreille, en plus de sa capacité respiratoire. Une chienne qui m’a fait rêver durant des années, et qui finira ses jours à la maison dans les meilleures conditions possibles. Au chenil, elle dort presque toute la journée.
LEXIE
La seconde chienne était LEXIE, la sœur de LOIZA. Son âge est moins impactant chez elle, mais c’est peut-être dû au fait qu’elle a démarré plus lentement et calmement. Allez savoir.
Elle n’a rien lancé, mais a réalisé trois menées sur la journée, longues et rapides. Toujours aussi bien gorgée en hurleuse, elle revient facilement. N’ayant pas vu de sanglier ce Samedi, je ne sais pas comment elle se serait comportée. Si c’est comme les autres années, elle retrouvera bientôt les tables d’opérations. Mais j’espère que non, et qu’avec le temps, elle aura compris que quand un sanglier baisse l’hydraulique, il faut éviter d’affronter de face. Elle est bien équipée, mais cela n’est jamais qu’une protection et pas une garantie de ne pas prendre de mauvais coups.
Comme l’année dernière et auparavant, elle est d’une obéissance exemplaire.
PUMBA
Vient ensuite PUMBA, qui a évolué en termes de gorge car elle a participé très activement aux trois menées, avec une belle gorge mi-cogneur, mi-hurleur. Franche et directe de bout en bout. Une chouette chienne qui n’a jamais été dans le haut du panier, mais jamais dans le bas. Une chienne qui apporterait satisfaction à n’importe quel chasseur amateur de chien courant. Mais là, pas de chance, elle reste à la maison ! Elle est toujours plaisante, et avec de bons résultats aussi bien sur chevreuil que sur sanglier.
JULIA
Plutôt ennuyeuse sur le terrain, je conserve JULIA par défaut. Ayant été très malade durant ses deux premières années, elle n’est pas sorti et n’a pas eu l’occasion d’apprendre. Néanmoins, elle a participé aux menées, en revenant bien avant les autres.
Elle blanchit très fort, malgré qu’elle n’ait que 7.5 ans. On voit vraiment sa vieillesse. Elle aussi vieillira à la maison, car je ne suis plus fermé à laisser un chien partir, comme c’est le cas de CAPI qui va partir en Suède, mais je ne le cherche plus non plus. A 45 ans, je pense que je peux commencer à lever le pied sur le nombre de chiens, laisser vieillir tout doucement, et profiter de deux chiens en grande forme pour chasser et élever.
LAYONNE
Comme dit plus haut, LAYONNE est une Setter Gordon de grandes origines, 100% Grand Valy via NERAC, STAR, CRUMBLE et ELIXE. Elle n’a jamais eu l’étoffe d’une concurrente pour les Field-Trials, par manque de style, de grâce et d’efficacité. Mais elle adore le terrain et a donné quelques chiens très intéressant et stylés, dont deux entraînés pour les FT, mais finalement non-présentés.
Elle me plaît beaucoup, mais elle aussi prend de l’âge. Mais du haut de ses 6.5 ans, on ne voit encore aucune trace de vieillesse, si ce n’est l’un ou l’autre poil blanc sur les babines. Elle est très active au chenil et sur le terrain. Une pile électrique, avec un bouton « OFF » manquant. En écrivant ça, je me rends compte que je ne l’ai jamais vu dormir. Je me réveille presque toutes les nuits, et elle tourne et visualise les champs depuis le chenil.