De La Hache De Vaa

De La Hache De Vaa Griffon fauve de Bretagne

Griffon fauve de Bretagne

Dimanche 10 Octobre 2021 - COURTIL/BOVIGNY

Ce Dimanche, je prenais LAYONNE (Setter Gordon) et SOOTIE (Springer Spaniel), comme à chaque fois. Mais évidemment, il me fallait des chiens qui chassent dur, c'est-à-dire les Griffons Fauves de Bretagne. LEXIE et PELUC ont été sortis, et JAVA également même si secondaire.

Avec trois enceintes, la journée s’annonçait longue. Fatigante également suite à l’ensoleillement. Elle commençait bien avec une enceinte où LEXIE et PELUC lançait et menait deux chevreuils, tirés. Récupérés sans difficulté, cette première enceinte était agréable. Deux points à signaler, avec une montée d’adrénaline via un cerf (daguet) qui m’a frôlé. J’ai senti mon cœur faire trois tour, et m’a rappelé qu’on ne peut pas entrer dans une zone sans être attentif. En théorie, j’ai l’habitude de me jeter par terre dans ce cas, car un cerf fait >100 kilos et est une sorte de cheval avec des bois. Inutile de prendre le moindre risque, car on ne peut rien faire contre eux. SOOTIE, la Springer Spaniel, s’est perdue durant une menée mais a été retrouvée à 500 mètres seulement du point de rendez-vous, mais ne nous entendait pas à cause de la route très proche. C’est le seul point ennuyeux de cette journée de traques, les routes étant assez nombreuses avec des véhicules roulant rapidement.

La seconde enceinte était bien différente, à « Terre-de-cheval ». Je lâche les chiens et vois LEXIE lancer un chevreuil devant moi. Rejointe par PELUC qui se trouvait à moins de vingt mètres, ils font sortir le chevreuil, qui est tiré. Ils reviennent, et lancent cinquante mètres plus loin un autre chevreuil, également tiré. Les choses se passaient très bien.

Puis, les chiens reviennent. La chaleur commençait à peser et nous étions impatient de s’arrêter pour donner à boire aux chiens, les mettre à l’ombre le temps de manger un morceau, et nous rafraîchir. Mais il ne faut pas vendre la peau du sanglier avant de l’avoir tuer, dirons-nous. Car c’est ici que des chiens ont remonter la voie de sangliers, et qu’un verrat de 80 kilos a été lancé. PELUC s’est immédiatement joint à la danse, et a mené une série de fermes roulants avec de nombreux autres chiens, tous chiens courants. C’est le gros avantage des chasses avec ce groupe, la présence d’un nombre important de chiens courants, et des spectacles magnifiques.

Et bien évidemment, ce sanglier n’a pas été facile et a ouvert plusieurs chiens. LEXIE a foncé dessus mais ça n’a duré qu’une seconde car elle a été retournée et est revenue près de moi. J’étais satisfait, car à son âge, on ne joue plus à ce genre de choses. Elle devrait être retraitée et sur sa terrasse avec ses croquettes en brochettes et son eau, mais au lieu de ça, elle est avec moi dans les bois devant un sanglier en pleine action. Logique me direz-vous. Il est agressé, il se défend, et on encaisse. C’est la règle du jeu, et on le sait avant même de lâcher les chiens et de pénétrer dans les bois.

Robert Grégoire, chef de la traque, me dit qu’un Griffon Fauve était ouvert ainsi que plusieurs autres chiens. Je récupère PELUC, effectivement blessé. Les non-connaisseurs peuvent se dire que c’est une vision d’horreur, mais il faut savoir que les chiens ouverts sont rarement éventrés. Ce sont simplement des trous réalisés avec la défense du sanglier, sorte de pic qui fait un trou. Sur un Griffon Fauve, ce trou est caché par les poils, et c’est le sang qui nous fait voir immédiatement qu’un problème est survenu. Je vois PELUC me suivre avec la queue ballotant, et j’entends que d’autres chiens sont touchés plus sévèrement. Je le ramène à la remorque en le portant afin que la blessure ne s’accroche pas dans les ronces. 25 kilos dans les bras, en fin de matinée, sous 25° au soleil, sur 100 mètres dans les ronces… J’étais heureux d’arriver à la remorque. Je dépose PELUC qui me regarde avec un air de dire de ne pas se tracasser. Je vais voir ma sœur afin de vérifier qu’il n'y ait pas de souci avec ses chiens, et m’arranger pour voir qui conduisait les chiens chez le vétérinaire, et quel vétérinaire contacter. Tout était plus ou moins déjà organisé, donc je retourne à la remorque. Là, un petit coup de panique car je vois l’arrière de PELUC, couché sous la remorque dans une position inhabituelle. Finalement, il prenait ses aises à l’ombre en m’attendant. Quelques minutes plus tard, les chiens étaient tous mis dans une même remorque, chacun dans un compartiment, et emmenés chez le vétérinaire. On ne les récupérera qu'à 21h00, recousus. PELUC était troué mais la défense avait pénétré jusque sous l’épaule. Le véto a donc coupé et désinfecté. Huit jours d’anti-bio, et ce sera reparti. 

L’après-midi a été relativement calme avec des sangliers et une très jolie battue que je n’ai pas photographié. Dommage, car le temps et le paysage étaient splendides. Mais là, malgré qu’on soit tombé sur une compagnie de sangliers, on a arrêté suite à un accident entre un sanglier et une voiture. La conductrice était d'un village voisin et était connue, mais il semblait qu’elle était blessée et que le véhicule ne démarrait plus. Heureusement, pas de blessure, ce qui est déjà très bien. Mais elle avait bu, ce qui l’est moins, et le véhicule était réellement bloqué.

Je n’ai finalement pu quitter qu’à 21H, avec la fatigue sur les genoux et un chien blessé dans la voiture, à l’arrière de la Mitsubishi L200. Il avait toute la place qu’il souhaitait, et était déjà prêt à repartir ce matin, soit moins de 24h après son « accident ». Bien sûr, il a maintenant 15 jours de repos car il ne chassera pas le week-end prochain, de façon à lui laisser le temps de bien récupérer.