Tavigny 03 Novembre 2023
Devant me rendre à Tavigny pour chercher les enfants, j'ai participé à une traquette organisée généralement le 1er Novembre. Je n'y participais plus depuis quelques années pour la simple raison que traquer sans chien n'est pas amusant, et que les Fauves restaient au chenil ce jour car les enceintes ne font que quelques hectares.
Nous commençons par une enceinte très risquée pour les chiens car le long de la route liant Houffalize et Bastogne, en ligne droite où certaines personnes roulent vite, voire très vite.
Dès les premiers mètres, j'entends un traqueur crier qu'une laie suitée était lancée, suivie par sept sangliers entre 50kg et 70kg. Je vois ensuite un gros sanglier d'environ 100kg passer devant moi. Durant près de deux heures, nous avons tourné sur quelques hectares de petits sapins enchevêtrés dans de hautes ronces et des genêts. Impossible de les faire sortir, car les chiens manquaient.
Finalement, un sanglier sort sur la grand route, devant une voiture qui le percute. Arrêt momentané de la chasse afin que le Président et le Secrétaire se rendent sur place. Pas de blessé, uniquement des dégâts matériels. Nous prenons l'adresse et ferons marcher notre assurance. C'est très triste, mais il faut savoir que nous sommes poussés à organiser des activités de chasse sur les sangliers, de plus en plus nombreux et générateurs de dégâts notamment à l'agriculture. Ils sont également dangereux sur les routes.
Nous décidons alors de demander du support et deux chasseurs habituellement traqueurs avec nous quittent leur poste pour aller chercher leurs chiens. Nous sommes trop peu nombreux dans un environnement bien trop fourré. Vingt minutes plus tard, ils reviennent avec plusieurs chiens courants supplémentaires, notamment Anglo-Français tricolore et croisements de Bleu de Gascogne. Mais la relance n'a duré que quelques minutes car le gros sanglier a été attaqué en premier lieu et les chiens ont bien encaissé. Un chien est conduit aux urgences, éventré et la patte arrière droite complètement cassée. Un second accompagnera avec des blessures superficielles. Au même moment, un second accident est produit avec une laie de 70kg qui sort sur la grand route et percute l'aile droite d'une grosse voiture. Inutile de poursuivre car les sangliers, pour les plus gros, refusent de sortir et attendent les chiens afin de leur montrer qui est le plus fort. Nous sommes contraints d'abandonner et tentons de rattraper les chiens, dont certains ne veulent pas arrêter et prendront quelques minutes avant d'être rattrapés. Dans un environnement avec de gros sangliers tournant autour de nous, il y avait évidemment un risque pour nous autant que pour les chiens.
Il est amusant d'entendre des personnes dire que c'est logique et que nous étions les intrus. Lorsque ces personnes vont dans les bois pour ramasser des myrtilles ou des champignons (alors que c'est légalement interdit... mais bon...) avec leurs enfants et souvent un chien en liberté, ils courent le même risque. Le jour où comme deux personnes que j'ai connues dont un qui était coureur dans les bois, il rentreront chez eux en passant d'abord par l'hôpital afin de soigner, si la situation le permet, des blessures causées par un sanglier, on verra ce qu'ils en penseront. Ici, le coureur est resté près de deux mois avec des béquilles et un risque de ne jamais récupérer la totalité de l'usage de sa jambe droite. Il s'en est finalement sorti, mais n'était dans les bois que pour courir et a malheureusement rencontré un sanglier décidé de ne pas accepter un "intrus" sur son territoire. Pas de chance.
Ici, la dame ayant eu le premier accident semblait fâchée sur les chasseurs, mais nous étions présent contraint et forcé car demandé par l'Etat. La régulation des sangliers doit être réalisée.