Bovigny/Courtil - 13 Octobre 2019
Début de chasse tardif pour moi, et surtout pour mes chiens. Je ne fais plus les maïs depuis des années, car je trouve ça ennuyeux et peu intéressant pour les chiens. Le risque de blessure y est bien plus élevé qu’au bois et en plaine.
Premier week-end de chasse… Angine. Lit et médocs. Ce Dimanche, enfin, il est temps d’aller au bois. Cette année a été assez chargée, et je n’ai pas beaucoup eu le temps d’y aller. Il y a pourtant du travail à réaliser dans les bois, et un morceau de ligne de tir que je n’ai pas encore pris le temps d’aller terminer.
Pour revenir à ce Dimanche. Etant tout de même fatigué de ma semaine, je ne pouvais pas prendre tous les chiens. J’ai donc sélectionner LEXIE, qui avait monté son niveau d’un cran l’année dernière avec des lancées inattendues. PELUC, qui était régulier et fiable, et qui me plaît beaucoup sur le terrain car il semble « voler » dans le bois, contrairement aux autres qui « cassent du bois » durant leur course. Il est stylé, et très obéissant. Et enfin CAPI, qui laisse toujours planner des doutes. Il est bon et n’a peur de rien, mais à son âge, je trouve qu’il devrait être plus haut et prendre plus d’initiatives. Et enfin, SOOTIE, la Springer Spaniel qui allait réaliser sa première sortie.
Le terrain de chasse était à COURTIL (Vielsalm), chez mon beau-frère Eddy Grégoire et sa famille. Intéressant, mais proche des routes, et assez dangereux.
Le climat était trop chaud, avec un vent du Sud. Pas un temps idéal pour les odeurs, sur gibier difficile (chevreuil) ou très complexe (lièvre). Pour le sanglier, par contre, un chien avec un nez moyen n’aura aucun souci car le sanglier sent tellement que je peux souvent le sentir en arrivant sur l’endroit où il dormait. Quand on sait à quel point mon nez est mauvais, je pense qu’on peut dire que la puissance olfactive n’a que peu d’importance sur cet animal, en chasse à tir.
Chevreuils et sangliers étaient présents en bon nombre. La PPA étant toujours présentes et combattues dans plusieurs régions, aucune restriction n’avait été imposée. Raison pour laquelle deux marcassins de 2 kg et une laie en lactation ont été tirés. L’Etat Belge est clair sur ce point, il faut éliminer.
Dès le départ, LEXIE lance un lièvre, et est ralliée par PELUC et CAPI. Je ne parle pas des autres chiens, car je ne les connais pas. Mais ils étaient quelques-uns sur ce lièvre. Par manque d’expérience sans doute, les chiens sont revenu après quelques minutes seulement. Gibier complexe, prise à vue au début de la chasse, excitation des chiens car nous étions dans les premières minutes. Plusieurs choses peuvent expliquer cette courte durée. D’une façon que j’espère plus objective, je pense qu’il s’agit simplement d’un manque d’expérience des chiens sur ce gibier difficile. Je n’ai jamais vu de chien correct sur ce gibier, et c’est sans doute parce que le lièvre n’a pas plus d’importance qu’un ramier de mon côté.
Dix minutes plus tard, LEXIE lance à nouveau un lièvre. Idem que sur le premier. Ils ne sont pas fait pour ça, et je parle de la totalité des chiens présents.
Vient ensuite un chevreuil, lancé par un chien que je ne connais pas. Les miens ont rallié (incl. Le Springer, qui affichait intelligence, passion et motivation sur le terrain), et la chasse a duré une dizaine de minutes avant que le chevreuil atteigne la ligne de tir et soit abattu. Jusqu’ici, rien de particulier.
Nous tournons et reprenons une partie nouvelle, reprise par les locataires cette année. Nouveau pour nous, ce coin était magnifique à réaliser, et offrait une bien meilleure vue sur l’ensemble de l’action de chasse, sur une trentaine d’hectares intéressants et magnifiques car très fourni en sous-bois, à une hauteur qui permettait de voir tous les chiens de taille moyenne. Là, PELUC a lancé un sanglier assez léger (30 kg) et l’a mené seul à la ligne, où il a été tiré. Cette action, petite et courte, amène beaucoup de possibilités d’émettre un premier jugement sur PELUC durant la journée : Lanceur, menée, sur sanglier et seul. La gorge était inférieure à ce que j’avais l’habitude d’entendre, mais il est clair qu’en fin de matinée, avec déjà 1h30 sous le soleil et tous les traqueurs qui suaient, la respiration n’était pas à son meilleur niveau pour offrir une belle gorge durant la menée. Mais ce n’est qu’un détail ici, donc pas de souci.
La suite fut assez standard, sans rien de particulier à remonter. Les chiens ont chassé, mais toujours en grand groupe. Impossible de faire la distinction entre le travail de l’un, et le travail de l’autre. Sauf si je voulais faire du marketing pour mes chiens…
Enfin, la fin de journée arrive. Fatigué d’une longue journée sous le soleil, je commence à retirer ma veste, mes gants et mon chapeau en approchant de la voiture. Et là, sur les derniers mètres de traque, alors que le ciel commençait à s’assombrir, lancée d’un sanglier par quatre chiens, dont LEXIE, PELUC et CAPI. Et là… je peux dire qu’on regrette d’être présent car il est tard, la fatigue nous casse en deux, 1h45 de route sont nécessaires pour rentrer à la maison, et on voit ses chiens, immédiatement ralliés par une dizaine d’autres, se lancer sur la voie d’un sanglier. Les chiens m’auront apporté satisfaction pour cette première journée, mais auront été récupérés dans des endroits difficiles, et dangereux.
LEXIE a été récupérée à 6 km de là (par route), bien que n’étant qu’à 1.6 km à vol d’oiseau. Elle traversait une autre chasse derrière le sanglier, avec deux autres chiens. Elle s’est arrêtée sur commande (super!), et est revenue avec du sang aux oreilles et au ventre, mais rien de particulier et dû uniquement à la végétation.
CAPI a ensuite été récupéré sur le chemin du retour, sur la grand-route menant à Beho. Il était sur la route, avec d’autres chiens en cours de récupération, et les voitures qui klaxonnaient et roulait au ralenti afin de ne pas impacter les chiens. Merci à ces chauffeurs, prudents !
PELUC a entraîné quelques complications, car il revenait par le territoire de chasse d’une personne qui aime les chiens « qui collent aux pieds ». Je me suis fait insulter copieusement par ce joyeux septuagénaire, qui n’appréciait pas le fait que je « trompète » sur son territoire. De mauvais humeur, car mes chiens ont risqué leur vie en traversant deux fois la grand-route, j’ai répondu sèchement et vertement, avant de me calmer et de tenter d’expliquer à cette personne que le fait de trompeter permettait juste de faire revenir mon chien, et cesser sa présence sur le terrain. Mais… disons que les petits pois ne sont pas que dans les champs, et que j’en avais un face à moi, caché dans une boîte plus dur avec des poils par-dessus. J’espère que vous devinez… Autant faire semblant de rien, et j’ai réussi à récupérer mon chien une vingtaine de minutes plus tard.
Cette première journée est relativement bonne, et m’a permis surtout de voir avec beaucoup de plaisir SOOTIE, la Springer, se lancer dans les menées sur une trentaine de mètres, et développer déjà une quête autour de moi en cherchant ma présence en permanence. Cette race n’est absolument pas faite pour ça, mais je pense très sérieusement à faire chasser SOOTIE sur Grand Gibier, et à remplacer les Setter Gordon par deux Springers pour la bécasse. Ce sera plus intéressant, moins complexe en dressage, et sans doute plus adapté à mon âge d’ici la fin de la vie de mes compagnons actuels, qui sont encore là pour dix ans.