Hebronval - 16 Octobre 2019
Journée mal commencée, avec un accrochage (en droit) à l’entrée de l’autoroute de Namur. Ça commençait bien, mais j’avais heureusement 30 minutes d’avance pour avoir le temps de prendre un tasse de café à mon aise. Grâce à ça, je suis arrivé pile-poil au moment de la préparation pour partir sur le terrain.
Le temps était exécrable, avec de la pluie fine, qui transperce. Je me suis changé trois fois sur la journée, mouillé jusqu’à la peau malgré les vêtements imperméabilisés. La brume était présente durant la première demi-heure de la journée.
Pour le territoire, que dire ? C’était chez Francis Monfort. Autant dire une des plus belles journées de l’année, avec Sangliers à profusion, Cervidé dans chaque enceinte, Chevreuils et Renards sans souci. Les bois se mélangent aux réserves naturelles, avec un couvert dense, mais souvent ouvert de façon à pouvoir observer ses chiens dans les meilleures conditions.
Côté chien, j’avais tout pris. Les Fauves bien sûr, mais aussi la Springer. Ce territoire m’a offert des sensations incroyables, comme à chaque fois, mais que je n’ai pas pu filmer ni photographier, étant donné le climat infecte de la journée.
La matinée était riche en émotions, avec notamment le lever d’un gros Sanglier de 110 kg, bien armé. Aucun chien blessé, mais le contexte (bloqué dans des ronces serrées), le climat à nouveau, et le poids et armement du Sanglier, ne mettait pas les chiens et les traqueurs à l’abri. Finalement, tout s’est bien passé. Je n’ai pas pu observer mes chiens, car ça chassait partout. J’ai juste entendu un chasseur dire que 6 Fauves avait beaucoup tourné derrière un Chevreuil, qui est finalement sorti de l’enceinte et a été raté. Ils sont tous revenu, par chance pour moi, durant les dernières minutes de cette longue enceinte (+- 2h30).
L’après-midi, au contraire, a été exceptionnelle. J’ai fait en grande partie la Réserve Naturelle, ouverte sur la couche supérieure, avec ce qu’il faut pour bien offrir de la protection aux animaux, mais laisser un bon niveau d’observation pour vérifier qui fait quoi. Et là… bon je ne vais pas écrire un roman, mais je peux expliquer comment se sont comporter les différents chiens durant les menées courtes (car tireurs exceptionnels, et notamment les « Fraiture » qui ont 14 animaux de leur côté), et chiens qui m’ont apporté une fierté et une satisfaction dont je me souviens encore aujourd’hui, alors que la journée est déjà derrière moi. Les chiens se sont éclatés, tous ensemble, et c’est le principal.
La seule exception reste tout de même JAVA, qui n’a pas le niveau. Elle est par contre plus intéressée, et participative que l’année dernière, et a été jusqu’à lever un Chevreuil et le poursuivre durant environ 200 mètres. Elle a ensuite rallier à deux reprises, sur Sanglier. Mais malgré sa gorge impressionnante, elle me déçoit tout de même. Trop lente, trop courte.
Un résumé de quelques « lancer », menées et fermes :
Le premier qui m’a impressionné est un « rapprocher » très court (30 secondes, mais c’était tout de même impressionnant à mes yeux, au sein des autres chiens qui n’avaient pas identifié cette voie. Ce « rapprocher » a été initié et réalisé par QUEEN. Elle a montré clairement une identification de la voie via quelques coups de gueules « discrets ». Elle a remonté la voie sur une petite cinquantaine de mètres, suivies par les autres chiens qui découvraient au fur et à mesure, LOIZA et PELUC marquant également un léger aboiement. Arrivés dans le premier roncier, un sanglier d’une quarantaine de kilos a démarré, immédiatement poursuivi par les chiens. QUEEN en tête, et le sanglier visible devant, je le vois bifurquer à 90° sur la gauche de l’autre côté d’un petit amas de sapins. QUEEN ne l’a pas vu et poursuit sa route, tandis que LOIZA, en seconde position, ralentit brusquement et bifurque sur la gauche en hurlant bien plus fort et en tournant la tête vers QUEEN qui s’arrête aussitôt et rejoint sa mère et le reste de la meute. Je dois dire que j’observe rarement ce genre de comportement, et je vais même préciser que c’est la première fois que je le vois de cette façon. J’ai presqu’eu l’impression que LOIZA rappelait sa fille à l’ordre. J’ai été impressionné, et je ne vous dit pas la fierté que j’avais de voir cette scène très courte, mais qui me paraissait évidente. Le sanglier a ensuite été mené sur environ 200 mètres avant d’être tiré sur pâture.
Le second est un autre sanglier, levé d’une façon assez simple et mené sur une centaine de mètres seulement, car nous étions en fin de ligne. Ce qui m’a réellement intéressé, c’est le fait que les traqueurs sortaient, que mes chiens étaient sur le sanglier, tiré et blessé mortellement. Là, les chiens se sont immédiatement mis au ferme à une centaine de mètres du chasseur, où il a roulé. Le sanglier a voulu bouger, et PELUC l’a rapidement contourné et a sauté sur ses t*** afin de le plaquer au sol. Les autres ont tout de suite sauté dessus. Je voyais donc mes 7 chiens, au ferme, sur un sanglier plaqué au sol. Travail facilité par sa blessure qui allait de toutes manières le mettre à mort en moins d’une minute, mais c’était agréable à voir, ainsi que la force et l’intelligence avec laquelle PELUC s’y est attaqué. Le seul point un peu ennuyeux est que QUEEN a été blessée par un coup bas, qui lui a ouvert la jambes. J’ai considéré, sur conseils du chef de traque, que les points n’étaient pas nécessaires, et je me suis contenté de laver et poser de l’ISO-BETADINE alcoolisée. QUEEN sera vérifiée tout à l’heure, et sera emmenée pour une piqûre d’antibiotique si je vois que la cicatrisation ne commence pas correctement.
Je vais arrêter ici, mais cette journée, indépendamment du très mauvais climat, a sans doute été une des journées (surtout l’apm) les plus magiques que j’ai connu à la chasse en 30 ans. Magnifique !