Présentation
Le Setter Gordon…
En Belgique, la race est surtout connue pour ses remarquables qualités de chien de compagnie. Mais il s'agit aussi et surtout d'un chien de chasse.
Cela a commencé en 1991, au travers de nombreuses lectures. J’avais quinze ans.
Mon père avait connu la fin de la belle époque à perdrix en Belgique, aux côtés de mon grand-père sur un territoire de plus de 2.000 hectares où ils chassaient plus ou moins seuls. Entretemps, comme un peu partout dans les Ardennes Belges, le remembrement a mené à la disparition du petit gibier. Les cultures céréalières et les perdrix ont été remplacées par la sylviculture d’épicéa et les chevreuils.
C'est donc tout naturellement que dans un premier temps, je me suis orienté vers le grand gibier en chasse à tir, avec différents types de chiens. Mais la bécasse et la bécassine étaient présentes, et je rêvais de chasser ces animaux avec un Setter Gordon.
A suivi un échange de courrier avec Alain Dampérat, qui allait devenir l’un des plus grands éleveurs de la race. Il parlait d’une nichée à venir sur Canaille du Champ Noir et Feu.
Mais l’époque était celle où les routes n’étaient pas ce qu’elles sont, les ordinateurs étaient rares, internet n’existait pas chez les particuliers. Les échanges se faisaient par courrier postal. Je vivais en Belgique, j'étais jeune et ne disposais pas du permis de conduire. L’achat d’un chiot aurait représenté vingt heures de route, et un investissement que je n’avais pas les moyens de réaliser.
La conséquence a été, en 1992, l’achat d’un Setter Gordon en Belgique, d’origine expositionnelle, surnommée "Queen".
Bécasses, bécassines, elle adorait le marais. Elle s’y prenait d’une bien mauvaise manière, à cause de son maître qui découvrait la chasse au chien d’arrêt à ses côtés. Que de bêtises et d’erreurs. Mais que de plaisir face aux oiseaux. Chaque bécassine tirée était transformée en pâté de bécassine au moment du rapport. Car oui… elle avait la dent dure…
Vingt-trois ans plus tard, je continuais à chasser sur les territoires de mon enfance, en focalisant sur le grand gibier avec mes Fauves de Bretagne. Ayant déménagé vers une région riche en faisans et proche de mon travail, je retrouvais l'envie de chasser le petit gibier en voyant les faisans venir manger autour de la maison. Chasser avec des Gordons et élever mes chiens me revenait à l'esprit, d'autant qu'en sortant mes Fauves, je croisais régulièrement des bécasses.
Par ailleurs, au fil des années, j'avais continué à suivre l'évolution de plusieurs lignées de Gordon.
J’allais être ramené au Setter Gordon d’une façon bien peu conventionnelle, que je me garderai d'expliquer.
C’est ainsi que je reviens à la chasse au chien d’arrêt, en plus de celle au chien courant.
Aucune question ne se posait concernant la race. Ce serait le Setter Gordon, d'une lignée de travail à 100%.
C'est ainsi qu'en Juin 2015 est arrivé la petite "Layonne", petite-fille de quatre grands champions "du Grand Valy" : Nerac, Star, Crumble et Elixe. Dans deux ans commencera l'élevage du Gordon (voir page "sélection"), et les premiers contacts sont pris avec l'éleveuse Ecossaise chez qui j'irai chercher deux saillies.
En Juin 2020, les nouvelles concernant la chasse au petit gibier dans ma région étaient telles que j'ai dû me résoudre à abandonner la chasse au chien d'arrêt. Très déçu, j'ai donc dû laisser partir Scaramouche chez le propriétaire de son frère (qui dispose de 4 ha de terrains), et Layonne a dû être mise sur grand gibier, ce qui n'est évidemment pas son terrain et son gibier. Je suis donc contraint d'arrêter l'élevage du Setter Gordon. J'ai de plus en plus de mal à imaginer l'avenir de la chasse en Belgique, avec des chiens.