Le prix d'un chiot
Le prix d’un chiot
vous envisagez d'acheter un chiot et vous avez envie qu'il soit inscrit au "L.O.S.H.", donc au livre des origines de la Belgique. L'éleveur vous renseigne et donne le prix du chiot.
Là, vous vous dites que vous avez trouvé des chiots au tiers de ce prix sur internet. Ou encore, "Si je ne prends pas le pedigree, vous me faites une réduction sur le prix ?"
Mais soyons sérieux. Vendre un chien sans pedigree rapporte bien plus qu'un chiot déclaré et élevé dans les règles de l'art avec pedigree.
L'éleveur ne vend pas un pedigree à 75 euro pour un intérêt, au contraire. C'est en réalité la meilleure façon de garantir une grande qualité.
Choix du chiot
Pour l'achat des chiens, on doit sélectionner sur des chiots de 9 semaines. Presque impossible. En règle générale, l'éleveur garde plusieurs chiots sur chaque nichée, et les vends jusqu'à l'âge de deux à trois ans, afin de ne sélectionner que les meilleurs. Comptez ce que cela coûte en termes de nourriture, de vétérinaire et autres. C'est là qu'on comprends aussi qu'un chien de 1 an ou plus vendu par un éleveur aura un prix non-négociable.
Pour certains éleveurs, les mâles tombent à l'eau. Ils préfèrent focaliser sur les femelles et laisser partir les mâles, chez qui ils vont chercher des saillies. C'est beaucoup plus efficace pour ceux qui n'ont pas la place pour disposer de plusieurs mâles sélectionnés. Mais c'est aussi beaucoup plus coûteux.
Dans ce cas, compter les kilomètres (carburant et péages), les risques d'erreur dans les chaleurs, le coût de la saillie, les enregistrements pour encodage de la saillie. On en est vite à 1.000 euro pour le coût d'une saillie, en sachant que certaines sont ratées.
Les problèmes héréditaires à éliminer
Identification ADN ; Dépistage de maladies génétiques à faire (obligatoire dans certaines races). L'éleveur paie au vétérinaire les examens à faire parfois sous anesthésie générale. Les résultats doivent être lus de via l'organisme habilité par le club de race. Et si l'éleveur a la mauvaise surprise de recevoir de mauvais résultats, il a passé 2 ans et investi de l'argent pour rien. Solution : Recommencer à zéro, et doubler ses investissements.
Tout s'est bien passé
Admettons que tout s'est bien passé, et que la saillie ait lieu.
Ajoutez le suivi de la gestation (plusieurs tests sanguins pour confirmer les 24 meilleures heures de saillie, échographie, radio, vaccinations), une alimentation adaptée, l'achat du matériel comme une caisse de mise-bas, une lampe chauffante, etc... Cela représente plusieurs centaines d’euros à nouveau, car tout ça n’est pas donné.
Arrive la naissance, il faut vérifier la chienne. En cas de problème, césarienne. Que les personnes qui ont fait porter ne me disent pas que jamais il n’est arrivé ce type d’incident, voire même la perte d’une chienne avant la mise bas. Et là, vous avez déjà de gros frais derrière vous.
Si la chienne n’est pas capable de s’occuper de ses petits, il faut l’aider.
Viennent ensuite les vaccinations, les identifications électroniques, les vermifuges, les enregistrements ADN…
Les papiers
Ensuite, la « paperasserie », avec les déclarations de saillie, de portée, l'inscription des chiots. Et les virements bancaires accompagnent.
Un éleveur déclaré paie également ses charges sociales tous les trimestres, à raison de minimum 75 euro par trimestre, ainsi que la TVA.
Ajoutons aussi les plus. Un certificat de santé vous est fourni à l'achat du chiot, comme réclamé par le moniteur belge. L’éleveur vous conseille pour l’accueil du chiot.
Le prix
A 9 semaines,
Le Griffon Fauve de Bretagne est vendu à 413 euro + TVA = 500 euro.
Le Setter Gordon est vendu à 702 euro + TVA = 850 euro.
Avec tout ce qui a été expliqué ci-dessus, s’agit-il d’un prix trop élevé ? Pour celui qui veut le meilleur et ne regarde pas aux frais, ce prix est très faible.
Quand vous discutez de l'achat de votre futur chiot, gardez en mémoire que son prix est dû à un coût de production.
Trouver des chiots moins chers
On trouve des chiots de même type bien moins cher. Comment sont-ils nés ? Aucun dépistage pour les maladies. En cas de problème, le vendeur répondra-t-il présent ?
Si vous voulez un chien de type X, je peux vous en trouver d’excellent type en un rien de temps. Mais si j’y regarde en tant qu’éleveur : Poil mauvais, dos trop long qui s'usera vite, manque de bassin chez les femelles, manque d'ouverture de poitrine, pigmentation moyenne, trop grand… et j’en passe.
Oui, le chien sera de type qui ressemble fort à la race, mais il n’aura pas été élevé avec un standard et une garantie de santé. Certains vont éliminer complètement l’élevage d’une race, pour un problème d’arythmie cardiaque par exemple, après avoir perdu plusieurs chiens des suite de ce problème. Ca n'existe que lorsqu'on n'est pas attentif à la santé des chiens, qui reste tout de même un point-clé.
Personnellement, j'ai la chance de travailler avec des généticiens passionnés par leur domaine. Je ne fais donc pas tous les tests, car la génétique peut expliquer différents points en interne, sans devoir réaliser des tests externes. Je suis donc très confiant en ma façon de procéder.
Il ne faut pas hésiter à choisir un chiot plus grand, plus âgé. Le prix sera supérieur, mais vous aurez déjà un choix plus facile. J’ai laissé partir un chiot qui est devenu BOB et CACIB en Suède, et y chasse très bien. Un autre qui a été sélectionné pour deux saillies.
Les chiens qu’on laisse partir ne sont pas mauvais. Si je choisis de ne conserver un chien qu’entre 53 et 55 cm, je le laisserai partir s’il en fait 57 cm, alors que c’est totalement autorisé par le standard. L’éleveur choisit en fonction de ses critères, parfois tellement infimes qu’ils peuvent nous dépasser.
Il est même fréquent de voir partir des chiens qui sont de futurs champions, simplement parce que l'éleveur n'a pas un portefeuille à rallonge, et sera satisfait de laisser partir un chien chez une personne qui saura travailler avec lui dans les meilleures conditions.
Conclusion
Pour conclure, gardez en mémoire ce que vous venez de lire avant de dire à un éleveur passionné par son travail qu'il se fait un maximum d’argent sur le dos de ses chiennes. Sachez que dans la quasi-totalité des cas, l'éleveur qui a un certain nombre de chiens aura du mal à nouer les deux bouts. Ce qui le fait travailler correctement, c'est sa passion, et sa passion uniquement.
Et j'insiste sur un point qui me paraît flagrant en "Setter Gordon", plus que dans d'autres races : Certains éleveurs passent plus de temps à critiquer le voisin et ses techniques qu'il connaît sans doute à peine, qu'à vendre sa production. Je pense que le meilleur moyen est d'aller sur place, voir les chiens et discuter avec l'éleveur, et ensuite choisir par rapport à son sentiment et ses attentes. Je n'ai jamais connu ce principe en Griffon Fauve de Bretagne et en Gascon Sainteongeois auparavant. C'est regrettable, mais il faut "faire avec"...